Josep Garcia facetime video

Josep Garcia s’explique après la polémique du dimanche à Oliana

Le Grand Prix d’Espagne 2025 restera dans les mémoires pour ses conditions météo extrêmes… mais aussi pour les incompréhensions qui ont suivi l’interruption puis le redémarrage de la course dimanche matin à Oliana. Face aux nombreuses critiques et rumeurs, Josep Garcia a pris la parole dans une vidéo publiée sur sa page Facebook pour expliquer la situation de son point de vue.

Dans cette vidéo d’un peu plus de 5 minutes, le pilote espagnol revient en détail sur le déroulement de la matinée, les discussions entre pilotes et commissaires, et surtout sur sa volonté de courir malgré les conditions compliquées. Il insiste également sur le fait qu’il n’a dirigé aucune manœuvre collective, et que la décision d’arrêter puis de reprendre la course a été prise collégialement par l’ensemble des pilotes, toutes marques confondues.

Pour une meilleure compréhension, voici la transcription complète en Français de son message, que nous avons rédigée la plus fidèlement possible aux propos de Josep en Espagnol :

Transcription intégrale de la vidéo de Josep Garcia

Salut à tous.

Cette vidéo, je la fais pour vous expliquer un peu ce qui s’est passé dimanche, et surtout pour rassurer certains d’entre vous.

J’ai reçu beaucoup de messages avec des accusations ou des remarques disant que j’aurais dirigé quelque chose. Mais je tiens à être clair : je n’ai jamais rien dirigé.

Dimanche matin, on s’est réveillé dans une situation extrême. Il pleuvait énormément, et ça a continué une bonne partie de la matinée. Le départ a donc été retardé.

Ensuite, il y a eu une réunion dans le camion KTM. Mais ce n’est pas KTM qui l’a organisée. Aucun membre de l’équipe KTM — ni moi, ni Fabio Farioli, ni le manager, ni personne — n’a lancé cette réunion.

Ce sont les commissaires de la FIM qui sont venus, qui ont rassemblé tout le monde, tous les managers et les pilotes, pour une réunion.

Pendant cette réunion, ils nous ont expliqué que les conditions de sécurité ne permettaient pas de faire l’Enduro Test. Les ambulances n’avaient pas accès au parcours. Et à ce moment-là, la météo ne permettait pas d’envoyer un hélicoptère en cas d’accident grave.

Ils ont donc proposé de retirer l’Enduro Test et de ne garder que le Cross Test, en le modifiant un peu.

C’est là que nous, les pilotes, on s’est dit que ça ne valait peut-être pas la peine de faire une course mondiale d’enduro avec à peine 25 ou 30 minutes de spéciales au total.

Aucun pilote ne voulait courir dans ces conditions, pas à cause du terrain ou parce que ça glissait, mais bien à cause des conditions de sécurité proposées par la FIM.

Notre objectif, c’était que tous les pilotes puissent courir, dans des conditions correctes. Et je parle de toutes les marques : KTM, GASGAS, Honda, Sherco, Fantic, TM... personne ne voulait prendre le départ tant que la situation ne s’était pas améliorée.

Finalement, les commissaires de la FIM sont revenus et ont annoncé un départ à 11h.

Personnellement, je voulais vraiment courir ce Grand Prix chez moi. C’est l’un des plus spéciaux de ma carrière.

À 12h55, toujours aucun pilote ne voulait partir. Alors j’ai dit : « Écoutez, moi je veux rouler. Je vais sortir. »

L’idée, c’était de faire le départ symboliquement, et si besoin on s’arrêtait après 100 mètres, Jacques et moi.

Je suis donc allé en courant chercher ma moto au parc fermé, je suis monté sur le podium, j’ai pris le départ… et on s’est arrêté là-bas, mais avec l’accord de tous les autres pilotes. Ils étaient tous d’accord.

Je ne suis pas un leader, je n’ai pas décidé seul. Et si les pilotes se sont arrêtés avec moi, c’est parce qu’on avait décidé ça tous ensemble.

Ensuite, la météo s’est améliorée, il faisait même beau.

Mais au lieu de repartir tous ensemble, un pilote a décidé de partir seul (NDLR : c'est le pilote Italien Samuele Bernardini ) . Ce pilote avait pourtant dit en réunion qu’il ne voulait pas courir.

Mais il est sorti du parc fermé… et là, tous les autres pilotes ont été obligés de partir aussi.

La course a donc commencé comme ça. Ce que je veux dire aussi, c’est que les gens qui me critiquent, y compris certains de mon propre pays, n’ont rien à voir avec ce qu’il s’est passé.

Et si ça s’était passé dans un autre pays, le résultat aurait été le même. Ce qu’on veut, nous les pilotes, c’est être écoutés. Pour améliorer l’enduro, surtout au niveau de la sécurité.

L’objectif, c’est que l’enduro touche plus de monde, qu’il grandisse à l’échelle mondiale.

Tous les autres sports moto — le motocross, la vitesse — ont des commissions de sécurité. On écoute les pilotes.

En enduro, ce n’est pas encore le cas. Et c’est ce qui manque. Il faut qu’on nous écoute un peu plus, pour faire évoluer ce sport.

Tous les sports changent, évoluent. Et nous aussi, on en a besoin.

Voilà ce qu’il s’est passé hier.

C’était une grande course d’enduro. L’organisation, le tracé, les spéciales… c’était vraiment incroyable.

Le seul souci, c’était la sécurité.

J’espère que tout est clair.

Je n’étais pas le leader, chacun avait sa propre opinion, mais on pensait tous la même chose.

Si on avait tenu bon tous ensemble, la course aurait été modifiée, mais elle aurait quand même eu lieu correctement.

Merci à tous.

Bravo au Moto Club Oliana, au Moto Club Segre, à l’équipe HeliCoge, à tout le monde pour cette superbe organisation.

C’était ma course à la maison, et j’ai adoré.

J’espère revenir à Oliana l’année prochaine — ou même encore après — car c’est vraiment l’une des courses les plus spéciales de ma vie.

Merci à tous pour votre soutien.

Au-delà des polémiques, ce témoignage de Josep Garcia met en lumière un sujet important : la prise en compte de la sécurité et de l’avis des pilotes en enduro. Comme le souligne Josep, il est peut-être temps que la discipline évolue, à l’image du motocross ou de la vitesse, en écoutant davantage ceux qui prennent le départ. Non ? 

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