On profite de cette période un peu creuse au niveau des actus sportives pour faire avec vous un petit retour en arrière et vous faire découvrir de l'intérieur les ISDE 2023 en Argentine avec Jeremy Morice.
Jeremy n'en est pas à sa première participation aux ISDE (il avait participé aux ISDE 2022 en France) mais il voulait aussi absolument vivre l'aventure extraordinaire, pour un pilote d'enduro, de faire les 6 jours dans un pays étranger. Donc fin 2022 quand l'argentine fut désignée pour accueillir l'édition 2023 de cette épreuve mythique en Argentique, Jeremy a dit banco et a révélé ce défi qu'il nous fait partager aujourd'hui.
Si vous êtes des lecteurs attentifs de Freenduro.com, vous connaissez déjà un peu Jérémy, car il nous avait déjà l'année dernière partagé ses impressions sur les ISDE en France. En plus, Jeremy collabore aussi régulièrement avec Freenduro pour des essais moto. Pour rappel, Jeremy est un pilote expérimenté de 28 ans, qui participe depuis plusieurs années au championnat de France d'enduro dans les catégories nationales et il roule depuis plusieurs saisons sur une 350 KTM.
Jeremy Morice : mes ISDE 2023 en Argentine
Après avoir participé et terminé les ISDE en 2022 au Puy en Velay, j’espérais bien renouveler cette expérience, mais cette fois à l’étranger ! Pour 2023, ce fut en Argentine !
Un début d’aventure qui s’avérait très compliqué, mais grâce à l’aide apportée par le Lozère Enduro Team elle a pu se réaliser. C’est une seconde famille pour moi. Ce sont des gens extraordinaires qui mettent tout en œuvre pour que les pilotes performent ! Alors encore merci à eux !
Comme il était trop compliqué de rouler avec sa moto personnelle, nous optons pour de la location, avec une marque Française Nîmoise ! J’ai donc eu l’opportunité de rouler aux ISDE avec une Sherco, la 300 SEF 2024 ! (Nous y reviendrons un peu plus tard avec mon avis sur cette machine que je découvrais).
La première équipe du Lozère Enduro Team est constituée de Gabin Allemand, Noa Massardier et Adrien Robin. De mon côté, je ferai équipe avec Kévin Maliges et Florian Poudevigne.
Un long périple
Départ de Mende le samedi 28 à 9h direction l’aéroport Paris Charles de Gaules pour un avion prévu dans la soirée. Une escale à Sao Paulo puis une arrivée à Mendoza (en pleine tempête de sable, similaire à des montagnes russes en termes de sensation !)
Premier ressenti, le pays est assez pauvre (40% de la population vit sous le seuil de pauvreté), beaucoup de déchets plastiques aux bords des routes, déchets que l’on retrouve pris dans les quelques arbres présents. Enfin, c'est l'arrivée à San Juan après 36h de voyage !
Les reconnaissances des spéciales
Dès le lundi, on commence les reconnaissances. Les 3 spéciales du jour 1&2. La spéciale 1 est une CrossTest. La spéciale 2 est une EnduroTest, très longue et très rapide. La spéciale 3 une CrossTest avec des montées et des descentes interminables ! Je me rends tout de suite compte que nous allons avoir beaucoup de chronos !
Le second jour, nous marchons pour reconnaitre les spéciales des jours 3&4. L’EnduroTest qui sera la SP1 est une spéciale magnifique et longue qui enchaine des montées et descentes dans des canyons ! La 2 est un peu plus courte, mais avec un sol très caillouteux. La dernière spéciale est un morceau de bravoure avec des lignes droites interminables dans un Rio asséché.
Le troisième jour, reconnaissance des spéciales du jour 5 ! La première spéciale est une CrossTest avec un début magnifique dans un canyon. La suite est moins à mon goût avec des enchaînements de virages et de lignes droites très longues dans un Rio pour finir dans du fesh fesh !
La spéciale 2 est très surprenante pour nous, nous allons traverser à deux reprises une rivière avec de l’eau qui arrive au-dessus des genoux ! Et encore une partie interminable de virages dans un lit de rivière en galet. La 3ᵉ et dernière spéciale sera une CrossTest avec passage dans un canyon, lit de rio et fesh fesh.
On récupère enfin les Sherco !
L'importation du matériel en Argentine, s'est révélé plus compliqué que prévu… Nous devions recevoir les pièces et les motos le mardi, mais bloquées par la douane, finalement, nous n'avons pu les récupérer que le samedi à 11h, soit 3 à 4 jours de perdus…
N'étant pas les seuls dans ce cas, l'organisation a intelligemment décidé de décaler les contrôles techniques au dimanche (prévus à la base le samedi 12h) pour permettre à tous les pilotes de monter les motos.
Du coup, nous n’avons eu que peu de temps pour nous habituer et préparer les motos. Celles-ci sont arrivées dans des caisses. Le premier objectif fut de les remonter, de monter des mousses, et perso un guidon (je roule avec un Renthal twinwall 999). Et enfin faire une vérification complète des serrages avec montage au frein filet. Une fois cette préparation de base terminée, c’est parti pour une première prise en main et un petit rodage de ma Sherco. L'avantage de l'Argentine et de ses grands espaces c'est qu'il y a énormément de chemin aux abords du paddock. Le risque, c'est de se pommer dans la pampa qui manque cruellement de panneaux de signalisation !
Mon avis sur la Sherco 300 SEF 2024
Une fois ce rodage terminé, direction le training pour régler un minimum les suspensions. Habitué depuis des années a ma KTM 350 EXC-F, je suis agréablement surpris par la partie cycle de la Sherco. La moto est très facile à prendre en main. Je me suis senti à l’aise rapidement. Les suspensions rassurent et font le travail. Même s’il aurait été préférable de faire une préparation avant ces ISDE, elles feront largement le boulot ! Une chance d’avoir une moto aussi bien équipée d’origine. Côté moteur, je suis aussi très agréablement surpris, il est plein même en bas. J’ai pu avant mon départ en Argentine essayer une Sherco 300 4T de 2023 et il s'avère que le moteur de la 2024 a progressé et est bien plus plein que la 2023.
C’est une grosse évolution, car le 300 CC 4 temps made in Nîmes a gagné de la force en bas, moins de frein moteur et en prime il marche fort en haut. Habitué à rouler avec une 350 KTM, je n'ai pas été dépaysé puisqu'avec la Sherco, j'ai retrouvé pratiquement le même caractère moteur, avec logiquement un peu moins de force que le 3 et demi.
Dernier coup de stress
Dimanche au contrôle technique, nouvelle mauvaise surprise ! Ma protection pectorale ne passe pas, elle n’est plus aux normes. Mes deux compères ont, eux aussi, le même problème... Finalement, je parviens à acheter une autre protection auprès du team Américain ! Après ce nouveau coup de speed, je passe donc le contrôle technique. La FIM gardera mon ancienne protection et me la rendra le matin du dernier jour...
Beaucoup de stress lors de cette avant-course, mais finalement, nous sommes parvenus à tout boucler dans les temps et sommes enfin tous soulagés de savoir les motos au parc !
À suivre : partie #2 : la course