Le Moto Club de Réquista, contraint d'annuler le GP de France 2025, brise le silence. Derrière cette décision se cache une vérité gênante : l’enduro de haut niveau en France est en danger faute de moyens, de soutien… et de volonté politique des instances fédérales.
Le Moto Club de Réquista annule le GP de France 2025 et met les mots sur un mal plus profond : la défaillance du système
Un GP de trop… pour les finances locales
Le Moto Club de Réquista, organisateur historique en Aveyron, a publié un communiqué coup de poing (voir ce communiqué en fin d'article) pour expliquer l’annulation du GP de France 2025, initialement prévu du 12 au 14 septembre. Et cette fois, pas de langue de bois : c’est le budget — et seulement le budget — qui a tué le projet.
Baisse des subventions, retrait de certains partenaires, charges toujours plus lourdes… Même avec le soutien actif des collectivités locales, le club n’a pas pu faire face seul. Pourtant, Réquista n’est pas un débutant : plusieurs GP du Monde, des Championnats de France… et même une manche mondiale organisée en pleine pandémie, en 2020, en seulement deux mois.
La FFM dans le viseur
Le Moto Club affirme avoir alerté la FFM dès le début de l’année sur les difficultés financières. D'après nos infos, il manquait au moto-cub entre 80 000 et 100 000 Euros pour pouvoir boucler le budget d'organisation. Mais malgré ces signaux, aucune solution concrète n’a été apportée. “Des paroles, de la politique, des mensonges… et le temps passe”, résume amèrement le club.
Sans jamais nommer frontalement la Fédération, le message est sans équivoque : le soutien attendu n’est jamais venu. “Il a fallu taper du poing sur la table pour dire stop”, écrit le Réquista Moto Sport, excédé par les rumeurs visant à rejeter la faute sur l’organisation locale.
“L’enduro n’est pas de la F1, sinon ça se saurait…”
Un modèle à bout de souffle ?
L’annulation de Réquista ne peut pas être prise à la légère. Elle montre à quel point le modèle économique de l’EnduroGP est devenu trop lourd pour les clubs. Si même une structure expérimentée, entourée, mobilisée, n’y parvient plus… et ne reçoit pas le soutien de sa fédérations alors qui pourra encore organiser un GP demain en France ?
“On n’est pas foutus, au contraire”
Malgré cette claque, Réquista Moto Sport garde la tête haute. Le club conclut sur une note de combativité :
“On est encore plus motivés !” Mais la mise en garde est claire : sans organisateurs, sans bénévoles, sans soutien, il n’y a tout simplement plus de course.
L’avis de Freenduro
Soyons clairs : cette annulation est une honte !
La France, berceau de l’enduro, est aujourd’hui incapable d’accueillir une manche du Championnat du Monde. Et non pas par manque de savoir-faire ou de bénévoles, mais par abandon financier pur et simple.
Le Moto Club de Réquista a tout tenté. Soutenu par les collectivités, par les bénévoles, par les teams EnduroGP eux-mêmes, il a porté le projet à bout de bras… sans jamais obtenir le soutien necessaire et concret de la FFM.
Les exigences logistiques et financières de l’enduro mondial ne sont plus en phase avec les réalités locales. Et face à cela, la Fédération Française de moto doit prendre ses responsabilités et ne pas envoyer les motos club au casse-pipe financier et en plus rejeter la faute sur eux ... Ce ne sont pas des discours de façade ou des stratégies marketing vaseuses qui sauveront le sport, c'est des décisions et de l'action qu'il nous faut !
Et à quoi donc sert une fédération, financée par nos licences (qui en plus augmentent chaque année sans que l'on sache ce que devient ce financement) et des subventions publiques, si elle n’est même pas capable d’aider un club organisateur à maintenir une épreuve mondiale ?
On nous parle de développement, de professionnalisation, de promotion de l’enduro… mais dans les faits, ce sont toujours les clubs locaux qui trinquent. Pendant que les dirigeants fédéraux blablatent, les bénévoles bossent dans l'ombre et sont pris pour des vaches à lait. Jusqu’à quand ? Pour les grands discours lénifiant sur l'enduro, là, il y a du monde, mais pour passer au concret beaucoup moins…
La FFM devrait assumer son rôle, celui de structurer, soutenir et défendre notre discipline. Au lieu de ça, elle a bel et bien à semble-t-il laissé un moto club exemplaire se débrouiller seul (celui-là même qui en 2020, en à peine 2 mois, a organisé un GP en plein Covid) et, par ricochet, elle décrédibilise une fois de plus la France sur la scène internationale de l'enduro.
Car oui, cette annulation est non seulement dramatique pour l’enduro français, mais surtout profondément décrédibilisante pour l’image du pays à l’international : résultat, on passe pour des rigolos et on est de facto une nation incapable d’organiser un Grand-Prix faute de mise en œuvre de moyens suffisants…
Comment accepter qu’un moto-club comme Réquista — reconnu, expérimenté, soutenu localement — doive tout arrêter faute de moyens ? Ce n’est pas un problème local. C’est l’échec d’un système.
Et le promoteur dans tout cela ? D'après nos infos (vérifiées) Prime Stadium voulait absolument conserver ce GP de France à Réquista et a proposé des solutions financières en coulisses — notamment pour réduire les charges du moto-club… Mais malgré ces efforts, cela n’aura pas suffi à sauver le GP de France.
Alors oui, des efforts ont été faits, mais le résultat reste le même : le championnat perd une épreuve de plus, sans remplacement, le championnat du monde perd une nouvelle fois en crédibilité et les clubs se retrouvent toujours en première ligne pour faire face aux contraintes.
Cette annulation du GP de France n’est pas un simple incident. C’est le symptôme d’un modèle à bout de souffle. Et s’il n’évolue pas rapidement qui ne s'est toujours pas professionnalisé, c’est toute la base de l’enduro mondial qui risque de s’effondrer.
Le communiqué du Réquista Moto Club du 22 mai 2025
Bonsoir à tous et toutes
Par quoi commencer...
Déjà, dans un premier temps, nous voudrions remercier toutes les personnes qui nous ont appelé ou envoyé des messages pour prendre de nos nouvelles et avoir des explications sur l’annulation…. Les collectivités, la Communauté de Communes du Réquistanais et la mairie de Réquista qui sans eux, nous n’aurions jamais pu rien faire … Merci aussi à la caravane des teams et pilotes de l’enduro GP qui, au dernier moment nous ont proposé des solutions pour pouvoir comme ils l’ont si bien dit « venir rouler à Réquista sur un vrai enduro à la française » et que pour eux c’était inimaginable de ne pas venir chez nous cette année…
Vous nous avez demandé de parler, d’écrire et communiquer sur ce qu’il se passe ou sur ce qu’il s’est passé… nous allons le faire ci-dessous même si les dirigeants fédéraux n’y tiennent pas…
Dans ce communiqué, nous allons essayer de ne pas créer de polémique, n’y faire de politique, car il ne faut pas oublier que les organisateurs, c’est nous, et personne d’autres…Nous n’allons pas retracer le parcours d’organisation de notre moto club, vous nous connaissez assez depuis 36 ans, nous avons vécu des choses folles !!! Organiser des championnats de France et du monde dans notre petit village où il n’y a même pas de logements et où on multiplie la population par 100 à chaque organisation, ou encore en particulier 2020… enduro GP en plein Covid organisé en tout juste 2 mois… ouverture au mois de septembre. Alors relever des défis, c’est toujours faisable… hein
Bref au Moto club de Réquista, nous avons les pieds bien sur terre, nous sommes droit dans nos bottes, nous sommes respectueux de notre sport, de nos licenciés et de nos collectivités et encore plus dans nos petits villages car nous avons tous besoin les uns des autres… nous sommes une famille le sport moto…
La principale raison de notre annulation est le budget, et seulement le budget : baisse des subventions, des partenaires, etc… ( les détails seront envoyés par mail aux concernés pour leur rafraîchir la mémoire). Bref la conjoncture actuelle n’aide en rien … Nous avons alerté, début d’année, nos dirigeants fédéraux, en leur disant que nous serions incapables d’honorer les charges de l’enduro gp … des solutions devaient être trouver et s’ouvrir à nous (sachant que nous, nous avions tout essayé). Nous attendons encore ces solutions… . Des paroles, de la politique, des mensonges, et le temps passe… il a fallu taper du poing sur la table pour dire stop car des bêtises sur nous commençaient à sortir (sûrement pour se décharger des responsabilités).Bref comme dit plus haut pas de polémique car avec des « si » on en faisait des choses et puis « si » ma tante en avait, ça serait mon oncle
Nous voulons juste tirer la sonnette d’alarme (ils se reconnaitront). L’enduro n’est pas en F1 sinon ça se saurait …. Prenez vos responsabilités à la place de brasser du vent ….
N’oubliez pas, sans organisateur, sans budget et sans bénévoles, il n’y a pas de courses, mais sans licenciés et sans pilotes il n’y en a pas non plus … À nos dirigeants de nous diriger et non de nous enterrer…
A bon entendeur salut
PS : Ne vous inquiétez pas nous ne sommes pas foutus, au contraire, nous sommes encore plus motivés