Giovanni Sala interview Freenduro

Qu'est ce tu deviens #2 : Giovanni Sala

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Second épisode de notre série "Qu'est ce tu deviens" avec aujourd'hui une véritable légende vivante de l'enduro : le sympathique et toujours souriant pilote Italien Giovani Sala

Enduro Hall of Fame

Sextuple (X6) champion du monde d'enduro, 3 fois vainqueur des ISDE au scratch, 4 fois champion du monde par équipe, 3ème de la GLC en vainqueur de l'ErzbergRodeo, voici un petit aperçu de celui qui a affolé les chronos entre les banderoles pendant plus de 20 ans !

Qu'est ce que tu deviens Gio ?

1: Un rapide palmarès stp?

Bonjour, super initiative que cette rubrique, nous, anciennes gloires, vivons parfois mal le déficit de notoriété, cette rubrique nous rappelle que nous avons été des champions. Mon palmarès est le suivant:

  • 5 x champion du monde dans ma catégorie (1993, 94, 95, 98, 99)
  • 1 x champion du monde dans ma catégorie (1998)
  • 4 x vainqueur des ISDE en équipe
  • 3 x vainqueur des ISDE au scratch (1992, 96, 97)
  • 19 fois champion d’Italie entre 1992 et 2006
  • Vainqueur de l’Erzberg en 1998
  • 3ème à la GLC en 1996
  • 3 ème au Dakar en 2006

gio sala KTM 2002 06

2: Peux tu nous dire ce que tu deviens, quel est ton activité actuelle et ce que tu as fait depuis la fin de ta carrière?

En 2004 j’ai trouvé un accord avec la FIM et je suis devenu Track inspector sur le championnat du monde d’enduro, ce job avait pour but de valider les parcours et les spéciales sur toutes les manches du championnat du monde d’Enduro. J’avais malgré tout encore un contrat avec KTM pour continuer à courir le championnat italien jusqu’en 2007.

En 2008 j’ai raccroché les gants, j’ai gardé mon accord malgré tout avec KTM et avec la FIM jusqu’en 2015. À partir de 2016 j’ai arrêté de travailler avec la fédération et depuis je suis toujours un ambassadeur KTM.

gio sala ambassadeur KTM

Depuis 2008 j’ai ouvert un atelier de préparation de suspensions, LL RACING, nous sommes distributeur WP, nous travaillons aussi la marque de suspensions FOX pour le VTT, je suis associé avec mon ancien mécanicien mais je ne travaille pas à l’atelier je suis simplement actionnaire.

3: Peux-tu nous raconter une anecdote sur un fait de course que le grand public ne connait pas?

 En 1999 au Dakar j’étais porteur d’eau, durant la course j’ai assisté plusieurs pilotes de l’équipe KTM, j’ai donc accumulé un retard très important qui m’a fait sortir du top 10 au classement général, j’ai donc pris la course avec un état d’esprit différent, j’étais fasciné par la beauté du désert. Lors d’une étape j’ai quitté la piste volontairement puis j’ai succombé au charme du désert, je me suis assis et j’ai observé, le charme de ces zones désertiques, le silence et la beauté des paysages, j’ai le souvenir d’un paysage à couper le souffle, entre un erg de sable jaune et des falaises rouges et noires j’ai pris conscience de la beauté de notre monde… puis j’ai repris la course, un sacré souvenir !

giovani sala dakar 2002

La meilleure moto que j’ai eu est… Celle que je ne payais pas ! Lol

4: Ta meilleure moto, des détails techniques croustillants, année?

«La meilleure moto que j’ai eu est… Celle que je ne payais pas ! Lol

Sincèrement, pour moi la meilleure moto d’enduro était la 300 2T, une moto facile et performante, légère, linéaire avec beaucoup de couple, dans les liaisons ultra difficiles que nous avions à l’époque en enduro, dans le rapide, c’était vraiment très complet. Je l’ai utilisé lors de nombreuses saisons dans le monde entier et en Italie, parfois pour des courses extrêmes et c’était vraiment excellent dans toutes les situations. C’est avec cette cylindrée que j’ai obtenu le plus de titres, c’est moi qui ai aidé au développement de la 300 à partir des années 90, en 1997 j’ai ensuite commencer le développement de la suspension arrière sans biellette avec le système PDS grâce à qui j’ai acquis en 1998 le titre mondial.

giovani sala ISDE 1998

5: Ta pire moto?

Je n’ai jamais vraiment eu de moto catastrophique. Certaines années le moteur était un peu difficile à conduire, d’autres années, le cadre n’était pas forcément bien réalisé et la moto était instable ou peu maniable, souvent les suspensions étaient peu efficaces à l’époque mais dans tous les cas je m’en accommodais et tout le monde était dans le même cas. Je pense que les motos de l’époque était moins importante dans la performance globale que le pilote. Une moto qui ma part contre mis en colère de nombreuses fois c’est ma 125 villa que j’ai piloté en 1982, elle était super puissante mais malheureusement pas fiable du tout. Pratiquement à chaque course alors que j’étais en très bonne position…je cassais!!  Elle ne restera pas dans l’histoire comme une bonne moto pour moi!

gio sala 125 VILLA 1982

J’ai redécouvert la philosophie originale de l’enduro, sans stress

6: Tu roules encore?

Oui je roule toujours à l’occasion, pour le plaisir et dans mon rôle d’ambassadeur KTM, je participe aux activités de la marque autrichienne en rallye, pour des randos trails avec les clients, pour les trophées de la marque en plus de répondre aux invitations des différents concessionnaires quand ils ont des présentations, je roule aussi parfois pour des écoles de pilotage, lors des salons et de divers événements. J’aime encore rouler en enduro avec des amis, maintenant que ma carrière est finie j’ai redécouvert la philosophie originale de l’enduro, sans stress, sans se battre contre le chrono, j’aime randonner dans des belles régions, J’aime encore l’enduro dur… et regarder parfois mes copains en baver, les aider, avant d’aller parler de tout ça et se chambrer au restaurant en buvant et mangeant avec des éclats de rire »

7: Un conseil pour les plus jeunes?

Tout d’abord il faut avoir une passion sans bornes pour réussir dans ce sport, être prêt à travailler très dur, à faire des sacrifices. Il faut que l’envie de rouler en moto soit plus forte que toutes les autres envies qu’on peut avoir en tant que jeune, surtout de nos jours. Les jeunes passent bien trop de temps sur leurs écrans et sur les réseaux. Il faut que la passion vienne de soi-même, ne pas rouler pour faire plaisir à son père, je dis cela parce que souvent on voit des pères, plus passionnés que leurs enfants, qui stimule et encourage les enfants à s’entraîner, néanmoins si le fils est vraiment passionné il n’a pas besoin qu’on le pousse, il s’entraînera de lui-même.

La base pour moi c’est l’entraînement physique, si tu as une bonne base athlétique, beaucoup de souplesse, ça va te sauver la vie dans différentes situations, en enduro et en cross, dans toutes les conditions météorologiques mais il faut aussi toujours garder l’enthousiasme et la motivation.

Évidemment on peut pas demander à un enfant de s’entraîner comme un professionnel, pour moi c’était un travail, j’avais donc tout mon temps à consacrer à la préparation alors que pour un jeune, la priorité reste toujours l’école ou le travail par la suite, on ne sait jamais, les carrières sont courtes, les sports mécaniques sont dangereux et il vaut mieux avoir une formation pour préparer l’avenir. De nombreux espoirs se retrouvent sans rien une fois leur « carrière » terminée. Mener une vie saine, bien s’alimenter, dormir et bien se reposer c’est la base de tout sportif. 

giovani sala mario rinaldi

Merci du fond du coeur Gio

Olivier ALBERT

 Vidéos Gio Sala

Pour ceux qui n'aurait jamais vu rouler Giovani Sala voici une petite vidéo pour vous montrer le pilotage généreux du fantasque Italien

Gio en 2007 lors WEC au canada alors qu'il officiait en tant que Track Insector et qui passe la moto d'un concurent dans une grimpette, torse nu et en short ;-)

Une autre vidéo (technique de pilotage enduro )  tournée en 2015 par Moto IT

 Photos: archives perso Giovani Sala / KTM / Dakar

 

Retrouver le premier épisode de "Qu'est ce tu deviens" avec Stefano Passeri

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