Erzberg 2025 – Lettenbichler vs Bolt : le duel de pilotage en pleine jungle du Motorex Highway
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Captée en pleine action dans les sous-bois boueux de l’Erzbergrodeo 2025, cette vidéo montre Billy Bolt et Manuel Lettenbichler enchaîner l’un des secteurs les plus techniques du parcours : le redoutable Motorex Highway. Un duel saisissant entre puissance brute et finesse absolue, qui révèle les différences de style entre les deux meilleurs pilotes de hard enduro au monde.
Sur l'Erzbergrodeo, chaque passage a sa légende, mais le Motorex Highway, ce secteur en sous-bois détrempé, truffé de pierres, de montées piégeuses et de dévers instables, reste un des points les plus redoutables du parcours. Perdu au cœur d’une forêt de sapins, traversé par une petite rivière et encombré de troncs couchés, ce passage déroule un décor aussi humide qu’hostile. Le sol, meuble, instable et glissant, rappelle la bruyère détrempée, notamment dans les montées où la moindre erreur se paie cash. C’est là que s’est joué un des moments-clés de l’édition 2025, capturé dans cette vidéo exceptionnelle.
Et pas avec n’importe qui : Billy Bolt et Manuel Lettenbichler, les deux meilleurs pilotes mondiaux de hard enduro, y enchaînent la section l’un après l’autre. Résultat : un contraste saisissant entre deux écoles du pilotage extrême.
Deux styles, deux philosophies de pilotage hard enduro
Manuel Lettenbichler tout en finesse
L'Allemand quadruple vainqueur de l’Erzberg (2022 à 2025), impressionne une fois encore par son style ultra-maîtrisé. Ici, pas de coups de gaz inutiles, pas de roue qui patine : chaque geste est précis, chaque centimètre est négocié avec calme. Le moteur reste presque silencieux, la moto progresse avec régularité. C’est rare de voir la roue arrière de sa KTM perdre l’adhérence, les coups de gaz sont chirurgicaux, et le moteur ne hurle jamais inutilement. Chaque geste est calculé et il y a vraiment peu de déchet. Ce style tout en finesse et analyse permet à Lettenbichler de ne pas dépenser d'énergie inutilement avec des mouvements parasites. C’est tout simplement de l’art, du grand art.
Un exemple frappant à 2’25" dans la vidéo : Lettenbichler négocie un dévers ultra-glissant avec une précision chirurgicale, faisant progresser sa KTM centimètre par centimètre, sans jamais rompre l’équilibre avec une moto qui est pratiquement toujours en mouvement.
À ce niveau, on parle plus d’art du déplacement que de pilotage en force. Beaucoup comparent déjà Letti à Graham Jarvis, : un Jarvis plus jeune, plus affûté, plus technique et encore plus chirurgical.
Billy Bolt en force
Bolt de son côté, affiche un style bien plus agressif. Ça cogne, ça force, ça tente – parfois ça passe, parfois ça rate (Bolt se rate bien plus souvent que Lettenbichler, et souvent doit pousser ou jeter l'Husqvarna). À 8’35", dans ce même passage, Bolt attaque franchement, en force et à grands coups de gaz, l’arrière de sa Husqvarna glissant à chaque instant. Il doit jouer d’équilibre pour rattraper et pousser sa moto à chaque instant. Spectaculaire certes, mais beaucoup plus énergivore et moins efficace.
Mais qu’on ne s’y trompe pas : Billy Bolt reste un pilote de hard enduro exceptionnel, capable de prouesses techniques et d’attaques démentes. Simplement, face à la finesse, la régularité et la maîtrise clinique d’un Lettenbichler en pleine forme, il devient extrêmement difficile de le battre à la régulière, surtout sur des sections aussi techniques que celle-ci.
Un secteur décisif
Ce Motorex Highway a piégé bon nombre de pilotes au fil des ans. Là où Lettenbichler (et Jarvis les années précédentes) analyse les trajectoires et trouvent souvent la bonne ligne pour arriver en haut du premier coup, les autres se précipitent, s’acharnent, perdent du temps et de l'énergie. C’est exactement dans ce type de secteur que les très grands champions font la différence, en allant finalement plus vite sans se précipiter tout en dépensant moins.
À voir et à revoir absolument si vous aimez le hard enduro, la technique pure, ou si vous vous demandez encore comment ces gars font pour grimper là où nous, on ne descend même pas à pied.
Crédit vidéo : Enduro Bung
