Les sports mécaniques génèrent 3 milliards d'Euros pour seulement 0,3% des émissions de gaz à effet de serre
Les sports mécaniques constituent un secteur économique majeur, générant annuellement près de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France. Et il faut souligner que leur contribution aux émissions de gaz à effet de serre dans le domaine des transports demeure modeste, se limitant à seulement 0,3 %.
Ces chiffres, dont on parle assez peu, sont issus d'une étude (le 2ᵉ Panorama de l’Économie des Sports Mécaniques en France) commandée par la FFM (Fédération Française de Moto) et la FSSA (Fédération Française du Sport Automobile) présenté conjointement par les 2 fédérations le 13 décembre 2023.
L'impact des sports mécanique sur l'économie Française.
Cette étude du cabinet EY nous enseigne donc que la pratique de la compétition automobile et moto (dont bien évidement l'enduro) a généré sur l'année 2022 en France le chiffre impressionnant de 2,9 milliards d’euros de chiffre d'affaires et que ce secteur employait plus 20 000 personnes.
Impact financier direct : Le cœur de la filière représente 1,6 Md€ . Les entreprises techniques (constructeurs, équipementiers, fabricants de pneus, ateliers) contribuent à 37% de l'impact direct, dépassant les circuits, les retombées touristiques et l'activité des écuries.
Impact financier indirect : Autour des acteurs centraux, l'effet d'entraînement chez les fournisseurs atteint 1,1 Md€, soit 38% du total.
Emploi total : l’ensemble emploie plus de 20 000 personnes (équivalent temps plein) en 2022. Les entreprises techniques, c’est-à-dire les ateliers, constructeurs et équipementiers, sont les premiers employeurs de la filière, suivis par les circuits et les infrastructures techniques.
Impact régional
En attirant les spectateurs dans des compétitions organisés en région et bien souvent en dehors des grands pôles urbains, les compétions mécaniques participent à l'essor économique des régions Françaises. Car l'organisation d'une compétition sur une commune représente une période privilégiée pour les commerçants locaux, hôteliers, restaurateurs qui voient affluer pendant plusieurs jours un afflux de nouveau visiteurs (spectateurs / compétiteurs et accompagnants). Les effets sont concrets puisque les dépenses journalières moyennes d'un spectateur de sports mécaniques sont élevés comparés à d'autres évènements sportifs.
Par exemple, cette étude révèle que lors d'une compétition régionale, un passionné de sports mécaniques va dépenser en 1 jour et demi autant qu'un touriste français durant 3 jours et demi sur une étape du Tour de France.
Impact social
Au-delà de l'aspect financier, les sports mécaniques (moto et auto) s'ajoute aussi un impact social indéniable : les licenciées des 2 fédérations (FFSA et FFM) pour 2022 représentait 130 0000 personnes, réparties au sein de 1 700 clubs, ligues et associations. Notons également que 64 % des événements sont planifiés au sein de communes comptant moins de 5 000 habitants. Et sans parler des bénévoles qui eux se comptent aussi en plusieurs dizaines de milliers de personnes, mais qu'il est difficile et qualifier précisément.
Impact sur l'environnement : 0,3% des émissions de gaz à effet de serre
Les sports mécaniques suscitent fréquemment des critiques, principalement en raison de leur utilisation de carburants d'origine fossile (et souvent pour des raisons idéologiques par certain écolo qui ne supporte pas l'idée même de la moto ou de la voiture). Certains partis politiques et/ou associations, vont même jusqu'à considérer ces activités comme obsolètes et déconnectées de la réalité contemporaine, et veulent "tout simplement "les éradiquer.
Quand on nous dit que les sports mécaniques polluent : ce n'est peut-être pas tout à fait vrai !
C'est le second intérêt majeur de cette étude qui permet de quantifier clairement l'impact des sports mécaniques sur l'environnement en France. Ces chiffres représentent donc une opportunité réelle de démystification de ces perceptions simplistes vis-à-vis des sports mécaniques. Car la filière globale des sports mécaniques ne représente que 0,3 % des émissions de gaz à effet de serre annuelles du secteur des transports !
En comparaison avec d'autres activités humaines, les sports mécaniques présentent un bilan carbone limité. Alors que les 1900 compétitions organisées chaque année rassemblent près de 3 millions de spectateurs par an, le bilan carbone de la filière est deux fois moins élevé que celui de l'Euro de foot en 2016 par exemple.
Ces 0,3% des émissions se décomposent en seulement 7% (des 0,3%) pour les roulages des pilotes et 82 % (des 0,3%) générés par les déplacements pour se rendre sur les lieux des compétitions et qui très souvent sont éloignées des centres urbains.
En résumé, les chiffres à retenir
On regrettera juste que cette étude ne tienne pas compte de l'impact économique et environnemental des pratiquants non licenciés. Car eux aussi génèrent du chiffre d'affaires et sûrement à des niveaux non négligeables car les non-licenciés sont plus nombreux que les licenciés (en particulier dans le secteur dit des " loisir vert motorisé "( enduro, quad, ssv, etc). Il aurait été intéressant de qualifier l'impact des non-licenciés puisqu'on va sur plus haute que, 82% des 0,3% des émissions GES étaient générées par les déplacements vers les lieux de compétition. Sachant que les non-licenciés par définition ne participent pas aux compétitions, il y a fort à parier que l'impact de ce groupe de pratiquants sur la production des gas à effet de serre devrait être probablement inférieure à 0,3%.
Télécharger la synthèse du panorama de l'économie des sports mécaniques en France en 2022
Télécharger le dossier de presse FFSA /FFM