Romain Duchène est un pilote d'enduro (ex pilote du Team Freenduro), qui après avoir évolué en championnat de France d'enduro plusieurs années (en National 2 et National 3), a décidé en 2014 de se lancer à l'assaut des courses d'hard enduro.
Hard-enduro au programme
Avec un projet sur 3 ans, Romain cette première année a décidé de commencer tranquillement et de découvrir petit à petit les courses internationales. Après 2 courses majeures pour lui ( l'Erzberg Rodéo en Autriche et la Gordexola Xtreme en Espagne) il était tant de faire un petit retour an arrière avec Romain pour voir comment c'est passé ce début de saison.
" Salut à tous !
La première partie de mon projet a débuté et il est l'heure d'en tirer un premier bilan, plutôt positif !
Après avoir pris la décision de me lancer dans le monde du hard, un long travail physique a été établi en collaboration avec mon ami et entraîneur Franck. Du vélo, de la course à pied, de la musculation ont été la base de mon entraînement avec notamment un travail de fond ! Par contre, je sais qu'il me manquait du roulage en début d'année car je suis en pleine construction de ma maison, et en fait je remonterais sur mon 300 KTM que courant février.
Le début de saison a été propice à se remettre dans le bain, avec du roulage chez mon ami Romain Barberger, quelques courses locales qui me rassureront sur ma vitesse et mon état de forme. Je me sens bien, la forme est là et il ne me manque qu'un peu plus de roulage pour retrouver des bras et les automatismes.
Début juin 2014, marque ma première épreuve et mon premier rendez-vous en terre autrichienne sur l'ErzbergRodéo. C'est la première fois que je vais rouler hors de nos frontières et en plus pas sur n'importe quelle course ! Je suis d'ailleurs impressionné en arrivant sur place ! Tout est grand, beaucoup de pilotes, une autre langue et surtout cette mine et ce dénivelé ! Le prologue va bien se passer puisque je réalise le 133ᵉ temps sur les plus de 2000 engagés, je ne suis pas loin d'être dans les 100 (mon objectif). J'ai fait quelques petites fautes car je ne suis pas habitué à rouler à de telles vitesses, des hésitations aussi à quelques endroits et une machine qui tire un peu court pour ce genre d'exercice.
Qualifié pour LA course, mon objectif est de partir devant de ma ligne (la 3ᵉ) afin de remonter sur la ligne de devant et ainsi me dépêtrer du trafic... Échec de la mission car je partirais bon dernier de ma ligne, ma moto n'ayant pas voulu démarrer !
Je remonte assez vite des concurrents avant de me louper dans une grande montée et ensuite de me prendre la moto d'un autre concurrent sur la " tronche " dans une autre montée... Du temps perdu et des places concédés !
Les montées sont longues et très creusées, pas facile en ne partant pas devant (ce n'est pas la même course que pour le top 10 :-)). Les descentes quant à elles m'impressionnent ! Je continue de remonter jusqu'à l'entame du CP8 où j'arrive dans un bouchon gigantesque ! A droite la falaise, à gauche un pierrier où personne n'osent s'aventurer. J'ai beau tenter de faire ma place, pousser, tirer rien à faire je resterais là planté près de 2h. La course est donc finie pour moi car le temps imparti s'étant écoulé. Le bouchon résorbé je mettrais un point d'honneur à atteindre ce CP et m'apercevoir qu'il n'y avait rien et que cette montée pouvait passer " facilement" ... Je l'ai vraiment amère d'être resté là, j'aurais bien sûr préféré avancer plus profiter de cette course exceptionnelle, mais c'est la course…
Je termine donc à la 173ᵉ place loin de mon objectif, mais j'ai beaucoup appris et je reviendrais ! Je suis tout de même fier de m'être qualifié, c'est serré, une chute ou une casse et c'est fini ! Suite à cette épreuve je sais dans quel sens il me faut travailler, physiquement j'ai un bon fond et je récupère vite mais je manque encore de cardio, la moto est elle aussi à revoir, je tirais trop long cette fois-ci et donc ce n'était pas évident dans les montées et grandes relances ! L'expérience, il n'y a que çà !
Un mois après me voici au départ de la Gordexola en Espagne, ce n'est pas le même décor, mais les montagnes autour nous laissent entrevoir une course qui encore une fois ne sera pas une partie de plaisir, mais je suis là pour ça, donc gaz ! Un prologue genre SuperEnduro et un enduro de sélection doivent qualifier les 30 pilotes les plus rapides pour l'extrême finale !
Lors du prologue qui se déroule 5 par 5 avec départ à la grille, je vais partir en tête avant de me faire tasser au premier virage. Reparti bon dernier, je remonterais second, mais j'ai laissé du temps dans l'opération, ce sera le 76ᵉ temps sur 182 pilotes.
Le lendemain place à l'enduro de sélection, deux tours assez hard nous attendent avec de longues montées et descentes usantes. Je vais remonter assez vite, les modifications apportées sur ma machine sont validées, en tirant plus court, je monte plus facilement et je sollicite également moins mon embrayage !
Je prends du plaisir ! Mais c'est sans compter sur une erreur de ma part... Je suis pris d'une grosse fringale avant la fin du premier tour, car je me suis pas assez alimenté, je subis et je suis en hypoglycémie. J'ai du mal à rallier le ravitaillement, mais au mental, je m'accroche avec une idée fixe : avancer coûte que coûte.
Mes efforts sont récompensés car après avoir enfin atteint le ravitaillement, je peux m'alimenter correctement et reprendre des forces pour m'élancer pour le second tour. Ça va mieux, je reprends mon rythme et je continue encore à doubler des concurrents. Je serais arrêté à la moitié du second tour, car le temps imparti était dépassé. Seul 4 pilotes ont fini cet enduro ce qui démontre la difficulté de cette épreuve. Je suis remonté à la 24ᵉ, place synonyme de qualification, objectif rempli ! Sauf que l'organisation décide de modifier son règlement en live et de ne prendre plus que les 20 premiers, au lieu des 50 prévus initialement… la déception est grande !
Le lendemain j'ai participé à une épreuve du championnat de ligue d'enduro à Monein, épreuve organisée par mon moto-club : l'Asm Pau Motoverte. J'ai décidé de faire cette course pour emmagasiner du roulage, représenter mon club également qui me suit et me soutient dans cette aventure, mais aussi pour me prouver que le travail physique effectué paye ! C'est le cas, car je vais faire les 3 tours de cet enduro avec du rythme et sans fatigue alors que les conditions était dures (des trombes d'eau se sont abattues sur la fin de course) ce qui me rassure sur mon fond !
Cette première partie de saison est donc pour moi assez encourageante, j'apprends de mes erreurs et je progresse. Dommage que l'épreuve Espagnole n'ai pas été avant l'Autriche, car je serai arrivé à l'Erzberg dans de meilleures conditions et plus serein… Aujourd'hui je me sens plus fort, plus à l'aise dans le franchissement. Ma moto est super efficace, je vais donc continuer à bosser mon physique et notamment le cardio. J'ai d'ailleurs des tests physiques à réaliser courant août en partenariat avec la médecine du sport et mon entraîneur, test qui permettra d'avancer et progresser plus vite !
Mon programme pour cette dernière partie de saison est calme, je serai en août à Madaillan pour un cross-country, en septembre sur l'enduro de Licq (64), enduro réputé difficile qui me servira d’entraînement avant l'Enduo du Limousin en octobre et pour terminer la saison, ce sera la Nirvana Xtrem en Espagne en novembre !
Je tiens à remercier mes parents et ma compagne Margaux pour l'assistance, Freenduro, Cueillens Racing, Goldentyre, Hotrider, Jbs Moto et tous les autres partenaires sans qui cette aventure ne serait possible !
Sportivement.
Romain "
une vidéo en Gopro sur le casque de Romain lors du prologue de l'Erzberg :
Note globale
Conclusion :