Aujourd'hui on ouvre nos colonnes à une pilote féminine de championnat de France d'enduro : Morgane Perez. Tout au long de la saison Morgane, à travers son journal de bord, va nous faire découvrir de l'intérieur sa vie de pilote amateur avant pendant et après ses épreuves auxquelles elle prendra part.
On commence donc ce premier épisode par une présentation de Morgane à qui nous avons laissé carte blanche pour nous expliquer qui elle est, comment elle a attrapé le virus de l'enduro et son parcours pour arriver jusqu'au championnat de France cette année.
Moi, c'est Morgane, j’ai 24 ans et je suis une passionnée d’enduro
Dans la vie, je suis aide-soignante, et je me suis également engagée auprès des pompiers volontaires.
J’ai toujours aimé le sport en général, en particulier les sports d’extérieur. Je suis un peu hyper active sur les bords donc j’ai toujours beaucoup bougé, puis j’ai découvert l’enduro...
Quelle mouche m’a piquée ?
Même si ça se développe de plus en plus, le nombre de filles qui pratiquent l’enduro reste mince. La plupart d’entre nous sont dans le milieu depuis longtemps, certaines même depuis l’enfance. Mais moi je suis un peu à part, j’ai découvert l’enduro par hasard à l’age de 16 ans puisqu’une manche du CDF se déroulait à côté de chez moi (Puy-en-Velay). Après c’est pas compliqué, j’ai tout simplement eu le coup de foudre pour ce sport. Littéralement. Et à partir de la, c’est un véritable parcours du combattant qui s’est offert à moi.
Comment j’en suis arrivée la ?
J’ai 16 ans et une 50 Yamaha DT me permettant d’avoir un minimum d’indépendance au milieu de ma campagne. Comprenez bien que quand j’ai découvert l’enduro… J’ai voulu en faire !
Mes parents ne m’ont jamais empêché de faire de la moto, mais ils ne m’ont jamais aidé non plus sur le plan financier. C’est là que mon fameux parcours du combattant a débuté puisqu’il m’a fallu accumuler un travail à mes études entre autre.
Le temps d’acquérir assez d’argent afin d’avoir permis et moto qui me permettront de faire ce sport que j’admire tant. Ceci dis n’étant pas de nature patiente, je décide de mettre à l’œuvre ma petite 50cc. Un sabot moteur, des pneus à tétines, de l’huile et la Yamaha est prête pour vivre les 3 années les plus dures de sa vie. Et malgré un manque considérable de moyens je m’éclate comme jamais !
Une 125 Husqvarna dans mon garage
5JUIN 2015, j’ai 19 ans et une 125 Husqvarna dans mon garage. Il m’a fallu du temps pour réaliser que cette moto était à moi, après avoir passé 3 ans sur ma 50 à jalouser ceux qui avaient de vraies enduros.
Après ça, j’ai acheté un semblant de remorque me permettant de transporter ma moto avec la voiture de mes parents quand ils pouvaient me la prêter. J’ai de ce fait, pu mettre un pied dans la compétition sans jamais réellement m’engager dans quoi que ce soit. Manque de moyens oblige, je ne fais que quelques courses par-ci par là.
J’ai également pu rencontrer certaines personnes à qui je ne dirai jamais assez merci. Des partenaires fidèles que je ne suis pas près d’oublier… Je pense notamment a Eric Cornet patron de la concession TECHNO BIKE. Mais aussi Mikael Phillis responsable de la marque GD EQUIPEMENT ou encore David Rigaud gérant de l’association TERRENDURO
2019 : j’ai réellement pu m’impliquer dans la compétition
À partir de la j’ai mis de l’argent de côté chaque mois pour pouvoir changer de moto régulièrement, participer a quelques courses et continuer mon chemin tranquillement.
Ce n’est qu’en 2019 quand j’ai enfin été libérée des études que j’ai réellement pu m’impliquer dans la compétition. De nature têtue j’ai tenu à faire les choses bien ! Je me suis beaucoup impliquée que ce soit dans ma préparation physique ou sur la moto, ainsi qu’à travers mon organisation et le travail a payé. Je finis l’année avec le titre de championne d’Auvergne Rhône-Alpes enduro et endurance au guidon d’une 250 2T KTM. J’étais tellement heureuse.
Malheureusement début décembre 2019 alors que j’attaquais tout juste l’entraînement hivernal pour ma première saison en championnat de France (2020), je me fracture la clavicule. Résultat : 3 mois d’arrêt, suivis de 2 mois et demi de confinement… La reprise a été dure pour finalement ne pouvoir faire que deux épreuves du championnat, les autres ayant été annulée à cause de la crise sanitaire.
Mais bon, après cette année 2020 à oublier, l’envie est toujours là, donc je me concentre sur 2021 ou je vais (ENFIN) pouvoir réaliser mon rêve et participer à l’ensemble du championnat de France d’enduro !
Au guidon d’une petite 125 YZE, j’espère bien atteindre les objectifs que je me suis fixé !
À suivre…
Morgane.
Photos : Julian Suau, Mastorgne, MT Pictures, Morgane Perez