Essai de la gamme TM enduro 2023 : les italiennes passées au crible

Pour cette présentation presse, l'équipe d'Euroboost  - qui est l'importateur des Italiennes en France - avait mis les petits plats dans les grands en demandant au team TM Boano Racing de se déplacer d'Italie à Saint-Thibéry avec le semi-remorque officiel et en amenant pas moins de 8 motos d'enduro et 5 de cross. Jarno Boano, Deny Philippaerts et les mécanos italiens étaient même de la partie pour chouchouter les motos et les pilotes essayeurs.

Pour essayer cette gamme TM enduro 2023, on a fait appel à Bérenger Carrier, le local de l'étape (ex-pilote de l'EEAT) qui même s'il ne roule plus beaucoup depuis 3 ans, n'a pas oublié comment tourner la poignée de gaz ! 

Pour ces essais, le Moto Club Saint-Thibery, avait mis à notre disposition une jolie petite spéciale en sous-bois. Spéciale plutôt rapide, mais avec quelques passages dans des pierres et un avec sable.  Avec les pluies des jours précédents, la texture du terrain est juste parfaite avec un bon grip, il faudra juste se méfier de 2 ou 3 virages encore humides et glissants. 

Au programme de cette journée de test, 8 motos à essayer  : 125,144,250 et 300 2T, plus les 250,300 et 450 4T et en bonus une inédite 300 FI X 2T développée spécialement par Euroboost pour le marché français (on consacrera à cette 300 X un article spécifique ).

TM 2023 : le tour du proprio

Attaquons par les points communs à toute la game TM 2023, avant de détailler notre ressenti pour chacune des 7 motos .

Quelle que soit la cylindrée, les TM sont toutes des motos qui proposent une partie cycle très saine (la combinaison du cadre alu associé aux suspensions Kayaba est vraiment exemplaire). Ça file droit, c'est rigoureux, ça reste maniable et ça freine surper bien. Un vrai régal pour le pilote qui cherche une partie cycle saine et sécurisante un cran en dessus de ce que propose une majorité des motos enduro Européennes . Juste un petit bémol sur la commande d'embrayage sur certaines motos, que l'on a trouvée un peu capricieuse par moment.

Du côté position de conduite, c'est là aussi, c'est pour nous le sans fautes. On est au niveau des meilleurs standards des motos japonaises. Une position neutre, qui permet de s'y sentir bien dès qu'on pose son cul sur la selle des Italiennes. Avec un galbe de guidon parfait (pour nous - notre pilote essayeur mesurait 1,85 m) des selles relativement hautes et plates (juste un peu trop dures) on domine bien les motos et on se sent en confiance. Les suspensions sont super bien accordés entre l'avant et l'arrière et le tout fonctionne correctement que ce soit dans le lent ou le rapide (ni trop mou ni trop dur). Du velours ! 

Enfin, coté finitions et qualité d'assemblage, là aussi, on est sûr des standards très élevés. Difficile de leur faire des reproches de ce côté. Le magnifique cadre alu (les soudures alus sont sublimes) participe à cette impression de qualité, qui est rehaussée par des belles pièces "racing" et un ajustement des plastiques sans défaut. C'est de la haute couture. Si vous aimez les belles mécaniques, vous serez comblés par ces Italiennes assemblées à la main.

On notera que les 7 motos de gamme TM enduro disposent de l'injection d'essence (les 2 temps comme les 4 temps) et qu'excepté la 125 et la 144, elles sont équipées de démarreur électrique.

TM EN 125 Fi 2T : l'exclusive 

C'est une moto vive et légère, mais le moteur manque de force à bas régime avec des reprises laborieuses ce qui rend cette 125 exigeante à piloter. Elle demande à être relancée régulièrement à l'embrayage. À haut régimes, c'est va mieux. Quand cavalerie débarque, on retrouve le caractère affirmé des TM avec des hauts régimes explosifs combiné à une allonge sans fin. Pour nous, même si ces hauts régimes sont convaincants, la moto tire un peu trop court, ce qui fait que le moteur hurle un peu trop top dans les tours. Avec l'adoption de l'injection, on aurait pu espérer des bas régimes plus costauds, mais il n'en est rien. Dommage, car ce manque de couple vient gâcher le tableau. Sans cela, ça aurait pu être une moto attachante avec sa partie cycle légère qui met en confiance et incite à l'attaque, mais des bas régimes anémiques la rende difficile à piloter en enduro (il faut vraiment être sur le bon rapport sous peine de rester sur place) dès que le terrain se fait sinueux et/ou glissant. 

TM EN 144 Fi 2T : la 125 en mieux

Pour la 144 TM le bilan est meilleur que pour sa petite sœur. Avec ce surcroit de cylindrée, on retrouve un caractère moteur que l'on attendrait d'une "vraie" 125 enduro. Le moteur est un pu plus plein en bas. On dispose de plus de force (et de plus de couple, mais le 144 est quand même encore un peu creuse en bas)  et moins d'allonge, ce qui rend la 144 bien plus facile à piloter que la 125, à l'enduro. Avec la 144 on utilise un peu moins l'embrayage lors des relances et donc on arrive à trouver plus facilement la motricité.  On regrettera juste que le moteur de la 144 cc n'allonge pas vraiment autant que la 125 dans les hauts régimes sinon le bilan aurait meilleur.   

Avec un surcroit de couple, la 144 est plus facile à piloter que la 125 dans les portions techniques

TM EN 250 Fi 2T : le missile sol/air

Avec cette deux et demi 2 temps, on retrouve l'ADN des TM avec un moteur explosif.  Tant que l'on ne passe pas la barre des mi-régimes tout va bien, la moto est joueuse, réactive. Mais dès qu'on enclenche les mi-et hauts régimes, là attention, la cavalerie déboule et il vaut mieux bien s'accrocher au guidon du fauve !  Le hic, c'est que malgré l'injection, la courbe moteur est trop vive, ça prend des tours trop rapidement et ça ne s'arrête jamais  de pousser !  Ce moteur à la santé, mais trop en fait !  Par exemple, dans une des lignes droite de notre spéciale, là où avec les autres motos, on passait la 4e, avec la 250 2T impossible d'enclencher la 4, tellement le moteur prend des tours sans jamais saturer. Ce qui fait que le la moto prend des vitesses folles dans les bouts droits et l'on a tendance à se faire peur en arrivant trop vite sur les virages. Ces montées en puissance trop vives rendent la moto difficile à piloter et induisent la sensation d'une moto trop réactive en partie cycle. Comme on est du mal à contrôler la cavalerie, la stabilité de la moto en est affectée par des mouvements parasites.  En résumé, cette TM 250 Fi 2T est pour nous une moto élitiste à réserver aux pilotes vraiment confirmées en manque de sensations fortes (et cotées sensations avec cette moto, vous en aurez pour votre argent).

TM EN 300 Fi 2T :  la presque sans fautes 

Un peu à l'instar de la 144 versus 125, on a préféré la grosse 300 2T à sa benjamine (250 2T). Le moteur de la 300 2T Italienne dispose d'un moteur plus adapté à l'enduro avec une courbe moteur plus progressive. Le surcroit de cylindrée à calmé la bête, mais la rend un peu plus lourde que sa petite sœur.  Au final, la 300 se révèle plus facile à piloter, car les hauts régimes sont moins rageux et surtout la transition entre les bas, mi et hauts régimes est bien plus douce. Avec ce comportement assagi, la puissance passe mieux au sol et c'est bien plus simple de contrôler les gas pour trouver la motricité dans les parties glissantes.  Ça aurait pu être un sans faute pour cette 300, mais revers de la médaille des 50 cc supplémentaires, c'est que cela engendre une sensation de lourdeur avec une bécane qui embarque bien plus que la 250.  À cause de ce surcroit d'inertie, le comportement du châssis en est impacté et on déplore léger manque de réactivité de la partie-cycle ce qui rend 300 Fi un peu pataude dans les passages sinueux.

TM EN 250 Fi 4T : la modérée 

La petite 4 temps de chez TM est une bécane attachante, car son caractère moteur est relativement linéaire, ce qui en fait une moto est super facile à piloter pour monsieur tout le monde. Une moto facile avec des bas et mi-régimes très doux. Par rapport à d'autres 250 4 temps du marché, pour le pilote qui veut aller taquiner le chrono, il en manquera un peu à haut régime, car cette 250 cc 4T sature vite.  Au guidon, on a un peu la sensation que la moto est "freiné"" avec un moteur qui semble manquer de puissance. Pour aller vraiment vite, il faut vraiment taper dedans. Mais pour le randonneur qui ne cherche pas la performance à tout prix, la 250 FI 4T ravira les amateurs de petit 4 temps facile à emmener quel que soit terrain.  Cette sensation de moto facile est encore accentuée par une partie cycle est au-delà de tout soupçons. C'est léger, ça file droit, c'est sécurisant, ça freine bien et c'est confortable, que demander de plus ? (quelques chevaux de plus peut-être ?). 

TM EN 300 Fi 4T : l'arme

Clairement, notre coup de cœur de ces essais !  Comme pour la 125 VS 144,  250VS 300, là aussi, on préfère le "grosse" dans ce match  250 4T VS  300 4T. Un seul mot pour définir notre ressenti au guidon de cette 300 Fi 4T : TOP ! Moteur ou partie cycle : il n'y a rien à redire.  C'est agile, c'est fin, ça se pilote sans effort. Que ce soit pour randonner pépère ou aller chercher des scratch, c'est l'arme parfaite ! Cette moto sait tout faire avec un moteur plein partout. Ça craque bien, mais sans arracher les bras. Il y a de la puissance à tous les étages, mais ça reste toujours maitrisable. On roule généralement une vitesse au-dessus par rapport à sa petite sœur, car possède un peu plus de pep's et il reprend quel que soit le régime. Un vrai bonheur !  Pour nous, c'est LA référence enduro des TM 2023 à tous les niveaux et pour tous les niveaux de pilotage. On a du mal à lui trouver des défauts.

Pour aller chasser le chrono ou pour se balader le dimanche, la TM 300 4t sait tout faire

TM EN 450 Fi 4T  :  la sulfateuse

Pour la fin, on s'est réservée la 450 4 T. Et en fait, on a eu raison de la garder pour la fin, car pour piloter la grosse, il vaut mieux être bien échauffé ... Même si la 450 dispose du même partie cycle rigoureuse et irréprochable que les autres TM, dès les premiers mètres, on a l'impression d'avoir entre les jambes une moto plus emcombrante que les autres. Il y a de l'inertie et un peu trop de frein moteur.  A son guidon, faut batailler pour la placer correctement en virage. Si vous n'êtes pas vigilant et précis avec la poignée droite, la grosse aura vite fait de vous embarquer en dehors de la trace. C'est sûr que si vous aimez pulvériser les appuis, avec cette 450 vous ne serez pas en manque de puissance.  Mais si vous voulez randonner pépère le dimanche, va falloir vous acheter des bras ! Par rapport à la concurrence, cette quatre et demi, manque de douceur et est un peu trop pataude. Mais si vous aimez les gros cube avec du caractère et des watts à revendre, essayez là ! 

Conclusion : des motos de caractère qui ne laissent pas indifférent

Ce que l'on retiendra de ces essais, c'est que même si tous les modèles ne sont pas parfaits, ces TM restent attachantes car elles possèdent toutes des caractères affirmés et des partie-cycles vraiment excellentes. On aime ou on n'aime pas les TM, mais ce qui est sûr, c'est qu'elles ne laissent jamais indifférents. Ces TM 2023 malgré l'adoption de l'injection, ne sont pas des motos aseptisées et à leurs guidons quel que soit le modèle, les sensations seront au rendez-vous. Certes, avec certaines, il faudra batailler pour arriver à les dompter, mais ce qui est évident, c'est que le plaisir de rouler avec des motos différentes sera indéniable !  Et n'est-ce pas ça aussi l'esentiel de se faire plaisir avec des motos de catactère ?  

Pour terminer et en guise synthèse finale, on vous livre nos notations (sur 10) pour chacune des 7 motos essayées. 

Pour décourvrir les différents tarifs de cette gamme enduro TM 2023 ( ainssi que des pièces détachées d'origine TM Racing et Boano) rendez-vous sur le site Rawmotosports