Essai de la Stark Varg électrique 2023 : premières impressions mitigées

 La Stark Varg  2023 en version coloris gris

Notre essai de la Stark Varg  2023

Autre particularité de cet essai, c'est que cette fois, on n'avait non pas 1 pilote mais 2 pilotes essayeurs. Comme cela ça nous permet de confronter les avis 

Les pilotes essayeurs de cette Stark Varg électrique

• Jeremy Morice : 27ans / niveau championnat de France National / moto person KTM 350 EXC-F
• Cyril Raynaud :  30 ans  / En tête du championnt du monde d'enduro Open 2S (2 temps)  / moto perso : Beta 300 RR Oxmoto

L'avis de Jeremy au sujet de Stark Varg  : " Quelle bonne surprise "

Après avoir essayé les Husqvarna 2024, j'ai donc eu l'opportunité quelques jours après d'essayer la Stark Varg ! La moto de cross électrique qui a déjà fait couler beaucoup d'encre avant même d'être livrée aux clients qui l'ont pré-commandée.

Pour cet essai, nous avions le choix entre la moto équipé du frein arrière au guidon ou du frein arrière au pied donc plus classique.  J'ai fait le pari de l'essayer avec le frein au guidon. Et la première chose à dire, c'est que le cerveau cherche automatiquement le frein arrière au pied !

La moto dispose de plusieurs modes de comportement moteur. Avec un frein moteur inexistant ou présent qui fait de la récupération d'énergie. Il est aussi possible de gérer cette récupération d'énergie. Pour ma part, elle était à 80% de sa puissance délivrée maximale. Et la moto était configurée en mode 3 soit environ 46 à 47 ch.
Après quelques explications pour le fonctionnement global de la moto, me voilà parti pour mes premiers tours de roue en électrique ! Me voilà donc dans le futur (?) pour quelques instants.

L'absence de bruit de moteur ne me dérange pas. L'absence de frein arrière au pied si ! Premier virage et première accélération. Pas de bruit. Simplement, un petit bruit électrique et le bruit du pneu qui vient creuser la terre.
Dès le début, je trouve que les suspensions ne me conviennent pas. Je les trouve beaucoup trop rigides. Elles ne travaillent correctement pas sur ce circuit de cross de Saint-Chamond troué lors de cet essai.  Les suspensions ne sont pas adaptées à mes préférences malgré le fait que ce soit du Kayaba qui équipe cette bécane. C"est donc a priori de bonnes suspensions, mais pour moi un bon travail avec un préparateur pour adapter les suspensions serait nécessaire. Car là pour faire du SX ça irait peut-être, mais pour du motocross, c'est vraiment trop dur.

Sinon la moto est très efficace en sortie de virage. Petit filet dans le virage et grosse accélération en sortie de virage. La moto tracte et prend de la vitesse. Pas de vitesse à gérer, je suis directement au bon régime. Le pilotage est beaucoup plus facile et la puissance est directement disponible.

Par contre, je ne suis pas arrivé à me faire au freinage. Le feeling avec les freins n'était pas bon, du moins pour l'avant. Car le frein arrière au guidon, je n'ai pas réussi à m'y faire.

Au bout de quelques tours, je suis passé à la configuration moteur #4. Ce qui augmente la puissance à 55/56 ch (à noter qu'il est possible de monter à 80 ch !). J'ai roulé une dizaine de minutes et j'ai utilisé un peu moins de 20% de la batterie d'après les données enregistrées par l'application * liée à la moto. Pour info, en roulant ce rythme et vitesse, avec une batterie chargée à 100%, j'aurais pu rouler environ 1h alors que Sébastien Tortelli au guidon la batterie tiendrait 30 min...

Une enduro est en réflexion chez Stark. À voir ce que ça donnera. Car malgré les défauts que je lui ai trouvés, ce pourrait être prometteur et peut-être que cette évolution technologique pourrait représenter une solution (pour nous enduristes et crossmans) pour nous permettre de rouler plus librement. 

Coté agrément de pilotage, j’ai trouvé la moto bien finie. Malgré le fait que ce soit une moto électrique, je n'ai pas forcément trouvé de changement de position par rapport à une moto thermique lorsque je me suis installé la première fois au guidon de cette fameuse Stark Varg. Côté design, c'est pour moi la seule moto tout-terrain électrique qui se rapproche de l'esthétique et de la forme d'une moto thermique donc ça me plait .

* Avec l'application (gratuite) Stark VARG, on peut définir jusqu’à 100 modes de pilotage en définissant/modifiant le type de courbe de puissance, le frein moteur actif ou non, le contrôle de la traction et le volant d’inertie virtuel à votre convenance, et avoir 5 modes actifs sur la moto.

L'avis de Cyril au sujet de Stark Varg 

Avant de pouvoir rouler avec Varg, petit briefing obligatoire avec le staff Stark Varg mais perso, je n'avais qu'une hâte, c'est qu'ils se taisent et me laisse rouler :-)

C'est assez inhabituel de voit une béquille latérale sur une moto de cross mais le Vrag en possède une ...

Enfin sur la moto. Ayant l'habitude de rouler avec des poignées fine. Les poignées de la Stark au diamètre bien supérieur à mes habitudes m'ont dérangé

Mais, mis à part les poignées, quel moteur incroyable ! Je ne m’attendais pas à être aussi agréablement surpris par l’efficacité de ce moteur électrique. Toute la force (la puissance) passe au sol, les relances sont super efficace et on est littéralement projeté en sortie de virage !
Je ne suis jamais sorti fort d’un virage aussi facilement ! 

Sans hésitation un grand OUI donc pour le moteur, en revanche le reste…  Le châssis est agréable, mais trop raide à mon goût, les freins sont bons, mais pourrait être plus haut de gamme. Le poste de pilotage est assez confortable, mais ça ne vaut pas mon Neken sur ma Beta ;-) 

Sur les sauts, je m’attendais à une moto très légère et joueuse comme une 125, mais ce n'est absolument pas ce ressenti. La moto est lourde comme une 450. Par contre, on s'y sent en sécurité, car malgré (ou grâce) a son poids la moto sur les sauts est très stable. Le gros point faible pour moi ce sont les suspensions C'est absolument horrible à rouler malgré le fait que cela soit du Kayaba. C'est vraiment trop dur, mais normalement avec un petit tour chez le préparateur et le problème devrait être résolu.

En résumé, je dirais que le mauvais travail des suspensions m'a gâché cet essai alors que le moteur lui est prometteur.

Pour terminer, il faut parler de la batterie. J’ai roulé 15 minutes avec la moto et j’ai utilisé plus de 40 % de la batterie en étant réglé sur la courbe 4 (il en existe 5) et donc pour moi, on touche à un gros point faible de la moto. L'autonomie…
À savoir tout de même que j'avais fait le choix pour cet essai de ne pas utiliser la récupération d'énergie ni de frein moteur, ce qui bien sûr induit avec une décharge plus rapide de la batterie.

 Caractéristiques techniques Stark Varg

• Puissance max : 80 CV (30% de plus qu'une 450cc) 
• Poids : 118 kg 
• Couple : 938 NM de couple à la roue arrière
• Autonomie : jusqu'à 6 heures
• Temps de charge batterie : 1 à 2 heures
• Capacité de la batterie : 6,5 kWh - Boîtier en magnésium refroidi par air
• Suspensions : Kayaba  310mm de débattement avant / arrière
• Modes de conduite : via l'app Stark Vrag, vous pouvez définir jusqu'à 100 modes de pilotage
• Réglages : Courbe de puissance, Frein moteur, Volant d'inertie, Contrôle de traction
• Chargeur : chargeur de la Stark VARG est inclus dans le prix de la moto
• Pneus : Pirelli Scorpion MX32. 110/90-19 & 80/100-21

Prix : 12 900€